La Russie doit verser une indemnisation de 52 000 euros à un homosexuel torturé.

Cet article a été traduit par I.A. Vous pouvez trouver l'article original ici.

La Cour européenne des droits de l'homme à Strasbourg a accordé une indemnisation de 52 000 euros à un homme russe qui a été arrêté à Grozny, la capitale de la République tchétchène, en raison de son orientation sexuelle et a été torturé pendant douze jours. La Fédération de Russie doit lui verser cette indemnisation en raison des graves lacunes dans l'enquête qui a suivi et de son manque d'indépendance de la part des autorités.

En 2017, des informations ont fait surface selon lesquelles en Tchétchénie, des hommes homosexuels et bisexuels étaient arrêtés par le régime et détenus dans des camps de concentration. Quelques jours après l'arrestation d'une connaissance, le vendeur de ballons russe Lapunov a également été arrêté le 16 mars 2017 dans un parc de Grozny où il vendait des ballons. Son téléphone a été saisi et on lui a dit qu'il était un suspect dans une enquête sur un meurtre. Au siège de la police, il a été gravement maltraité et menacé par les policiers, en compagnie de plusieurs autres hommes. On l'a accusé d'être venu de Russie en Tchétchénie en tant qu'homme ouvertement homosexuel pour séduire des jeunes tchétchènes.

La police lui a également ordonné de prendre rendez-vous par téléphone avec un autre homme, qui a ensuite été arrêté par la police et violemment agressé à coups de tubes en plastique sous les yeux de Lapunov. Le quatrième jour de sa détention, les policiers ont annoncé à Lapunov que sa connaissance avait été assassinée en raison de son orientation sexuelle. Ensuite, certains policiers ont tenté de l'agresser sexuellement pour le punir d'être homosexuel, mais il a réussi à éviter cela, bien qu'il ait été à nouveau battu.

 

Le 28 mars, il a été de nouveau menacé, ainsi que sa famille, par un haut responsable de la police. Celui-ci a placé un revolver dans les mains de Lapunov pour y laisser ses empreintes digitales. Ensuite, sous la contrainte, il a dû signer divers documents qu'il ne pouvait pas lire, et il a été filmé en train de donner ses informations personnelles et de parler de ses activités sexuelles. Il a également dû fournir les adresses de plusieurs de ses connaissances. Ensuite, il a été emmené à la gare et a reçu un billet pour Pyatigorsk. Au lieu de prendre ce train, il a contacté plusieurs personnes pour les informer de ce qu'il avait vécu au cours des douze derniers jours. Ensuite, il a photographié ses blessures et s'est enfui à Sotchi.

 

Sous la pression de Lapunov et de plusieurs ONG, le Comité d'enquête russe de la région du Nord-Caucase a ouvert une enquête préliminaire quelques mois plus tard, avec la participation de la police tchétchène. Lapunov a été interrogé à plusieurs reprises par les autorités sans la présence d'un avocat et a donné un compte rendu détaillé des événements. En octobre 2017, les enquêteurs ont été rappelés à l'ordre par leurs supérieurs lorsqu'ils ont refusé de mener une enquête complète. Finalement, une enquête très défectueuse a été menée.

La Cour a notamment jugé que Lapunov avait fourni un récit convaincant de la maltraitance par les policiers, que le gouvernement n'avait pas réussi à réfuter ces accusations. L'enquête menée sur ces allégations était, selon la Cour, gravement défectueuse, et les autorités n'avaient pas pris en compte une éventuelle motivation homophobe dans les actes des policiers ayant torturé Lapunov. En conséquence, la Russie doit lui verser une indemnisation de 52 000 euros.

Photo: Daniel Bone via Pixabay

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