La Russie de nouveau condamnée pour homophobie.
La Russie doit payer des indemnités à onze participants d’une gay pride à Saint-Pétersbourg et Voronezh sur ordre de la Cour européenne des droits de l’homme car la police n’a pas mené ou a mené une enquête insuffisante sur les personnes qui les ont agressés lors des deux gay prides. La Russie doit payer des indemnités à ces onze compatriotes allant de 9.750 à 23.000 euros.
Sept des Russes, qui appartiennent tous à la communauté queer, ont été attaqués entre mai 2012 et juin 203 par des contre-manifestants lors des gay prides autorisées par le gouvernement à Saint-Pétersbourg et/ou Voronezh. Bien que la police ait été présente à tous les événements pour assurer la sécurité, elle n’est pas intervenue lorsque les contre-manifestants ont attaqué les participants des gay prides.
Lors d’une attaque, un homme a été aspergé d’un produit chimique lors d’un “Rainbow flash mob”, lui causant des brûlures. Son agresseur a été condamné à un an de prison mais a été amnistié par le gouvernement.
Deux organisateurs d’une manifestation à Voronezh ont été plusieurs fois menacés de mort et ont été battus pendant la manifestation elle-même. La police a lancé une enquête qui a abouti à l’arrestation et à la condamnation de l’un des agresseurs, qui a été immédiatement relâché.
Trois autres militants queer russes ont été ciblés avec des pierres et des bombes fumigènes par des contre-manifestants. La police n’est pas intervenue à ce moment-là non plus. Le procureur a ordonné à la police d’ouvrir une enquête, mais celle-ci a ignoré l’ordre.
D’autres ont également été victimes de violences. Un homme a perdu la moitié de sa vision après avoir été touché par un fusil à air comprimé et battu avec une batte de baseball. Trois autres portant un bracelet aux couleurs de l’arc-en-ciel ont également été confrontés à la violence. La police n’a pas suffisamment enquêté sur ces violences non plus. Les enquêtes qui ont été ouvertes ont duré si longtemps que les crimes étaient prescrits et ne pouvaient plus être
Les onze citoyens russes se sont tournés vers la Cour européenne des droits de l’homme et ont porté plainte contre la police russe pour ne pas avoir suffisamment enquêté sur la violence et/ou pour avoir relâché les agresseurs presque immédiatement. “La Cour note avec une grande préoccupation que cela semble être une pratique courante dans le traitement des crimes haineux contre les personnes LGBTI en Russie”, peut-on lire dans le jugement. “Les autorités nationales ont omis de mener une enquête efficace sur les allégations de huit requérants concernant des violences motivées par l’homophobie.”
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